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Gwenn Herbin, conseillère municipale à Nanterre, déléguée aux anciens combattants, et supportrice du club local de basket

le 16 novembre 2017

Gwenn Herbin, conseillère municipale à Nanterre, déléguée aux anciens combattants, et supportrice du club local de basket

Gwenn Herbin, conseillère municipale à Nanterre, déléguée aux anciens combattants, est supportrice du club local qu'elle a soutenu de la voix samedi.

NANTERRE 67/GRAVELINES 89

Imperturbable. Sous une pluie battante, Gwenn Herbin participait, samedi matin, aux commémorations du 11 Novembre à Nanterre. D'abord à la caserne des pompiers puis, au côté du maire Patrick Jarry, des autres élus de la ville et des représentants de l'Etat, aux monuments aux morts dans le parc des anciennes mairies. A seulement 28 ans, la jeune femme, qui a déposé la gerbe de fleurs au pied du monument, est conseillère municipale, déléguée à la mémoire et aux anciens combattants. Un statut qui explique l'absence d'écharpe, même si elle arborait un insigne officiel au revers de sa veste. « Cette délégation est une évidence pour moi, c'est un beau défi en tant que jeune », explique celle qui veut faire bouger les lignes. Elle a d'ailleurs instauré une halte avec de la musique du début du siècle, tel du jazz, durant le défilé hier.

Changement de décor et d'ambiance quelques heures plus tard. En fin de journée, la Bretonne d'origine délaissait son costume de conseillère pour revêtir le traditionnel maillot gris de la Mafia kop vert (MKV), l'une des deux associations de supporteurs du club de Nanterre, battu par Gravelines (67-89).

Tatouages, piercing et politique

Après avoir installé le matériel, elle était, dans l'ambiance bouillante du palais des sports, l'une des plus bruyantes des supportrices. Deux facettes bien différentes, mais qu'elle assume et revendique avec force malgré des remarques et des regards de travers. Comme ses quatre tatouages discrets et un piercing qui ne sont pas communs dans le monde politique.« On m'a déjà demandé ce que je faisais là, regrette celle qui a toujours vécu dans la cité Joliot-Curie Politzer à Nanterre. Parce que je suis élue, je ne peux pas être supportrice. Mais je ne suis pas là pour faire de la politique. Certaines viennent pour se montrer, pas moi. Quand je suis là, je ne suis plus une élue, même si je sais que je dois faire attention à ce que je fais et à l'image que je renvoie. En plus, le fait d'être une femme en politique accentue le fait que j'en prends plein la gueule (sic). »

Si son engagement politique fait viscéralement partie de son ADN depuis toujours — sa maman est une ancienne élue communiste à Suresnes, elle a aussi commencé à militer dès 13 ans et est actuellement coordinatrice nationale du Mouvement des jeunes communistes de France —, sa passion pour le basket est plus récente. « Cela date de 2005-2006, on était au lycée d'à côté et on y allait entre copines, parce qu'il y avait des mecs mignons », s'esclaffe ce bout de femme d'1,58 m qui est une boule d'énergie, d'humour et « une grande gueule ».

Victime du syndrome de Guillain-Barré qui atteint les nerfs périphériques, et se caractérise par une faiblesse voire une paralysie progressive — « j'ai failli y passer » —, Gwenn Herbin est paralysée pendant plusieurs mois, et oublie le basket. Elle y revient en tant qu'élue peu de temps avant le titre de Pro A en 2013. Un temps très court, elle a occupé les sièges réservés aux VIP et élus, mais l'absence d'ambiance — « j'étais la seule à crier » — l'a rapidement incité à rejoindre les gradins des supporteurs. D'abord en 2014 avec la Dunky Family — où elle multipliait les actions sociales en invitant des SDF, des réfugiés ou des personnes en situation de handicap aux matchs —, puis sous les couleurs de la MKV depuis cette saison.

« Tu ne vis pas le match de la même façon, assure la médiatrice culturelle à Bezons (Val-d'Oise). J'ai toujours détesté le basket ou le foot (NDLR : le cousin de son grand-père est Robert Herbin, célèbre entraîneur stéphanois) à l'école, je préférais le rugby, mais j'ai tout de suite adoré l'ambiance dans cette salle, avec des gens qui crient, cela ressemble tellement à l'ambiance qu'il peut y avoir lors des manifs. C'est un moment de plaisir, de partage, de résistance, quel que soit le résultat, on soutient, et on encourage l'équipe. »

Le Parisien 12 novembre 2017