Section PCF 92000 de Nanterre

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Intervention de Laureen Genthon sur le rapport égalité Homme-Femme au conseil départemel

le 14 January 2018

Séance publique du 15 décembre 2017 –

Monsieur le Président, Cher.e.s Collègues,

Tout d’abord, un mot pour remercier les services du Département pour la qualité de ce rapport. Les éléments qui nous sont donnés sont précieux car ils nous permettent d’analyser l’origine des inégalités pour mieux les corriger. Et malheureusement, on sait que les inégalités femmes-hommes sont encore extrêmement tenaces, partout au sein de notre société.

Une grande partie de ces éléments concerne la situation des effectifs de notre collectivité qui n’est pas épargnée par la persistance des inégalités femmes-hommes dans plusieurs domaines.

C’est le cas par exemple concernant les salaires.

Le salaire moyen mensuel net des femmes est de 2.229€ contre 2.463€ pour les hommes. (-234€) ; soit une inégalité salariale de 9,5% qui pénalise les femmes.

Alors, comme vous nous l’indiquez dans le rapport, l’écart est en diminution par rapport à l’année passée : il passe de 10,6% à 9,5%. Mais il reste toujours un écart ! Or, si l’on conserve le même niveau de réduction, soit une baisse de 1,1% par an, il nous faudra encore près de 9 ans pour atteindre l’égalité salariale ! 9 ans ! C’est long Monsieur le Président, vous ne trouvez pas ? En tout cas, je suis certaine que les femmes de notre collectivité qui subissent cette discrimination ne souhaitent pas attendre encore 9 ans de plus.

Ainsi, peut-on envisager de définir des objectifs de réduction et in fine d’absorption de cet écart sur une durée plus raisonnable, par exemple sur 2 ans ?

Parmi la liste des actions mises en place par le département pour mettre fin à ces inégalités, (comme favoriser la mixité dans les recrutements, ou encore promouvoir la mixité des agents dans les filières), nous avons noté qu’un diagnostic a été réalisé concernant les discriminations au travail et notamment les harcèlements, les agressions sexuelles dont vous le savez 25% des femmes en sont victimes.

Pourriez-vous d’ailleurs nous transmettre les résultats de ce diagnostic ? 

Cet état des lieux a donc permis de dégager 3 actions pour lutter contre toute forme de discriminations, à travers la sensibilisation et l’information auprès des agents ainsi qu’un programme de formation. Tout ceci est très encourageant ; et nous nous félicitons que notre collectivité soit engagée de manière très concrète dans la lutte contre ce fléau.

Aussi, nous souhaitons prendre toute notre part dans ce combat en vous faisant part de 3 suggestions, qui nous le pensons, permettront de contribuer à améliorer les dispositions qui sont en train d’être prises à ce sujet et que nous encourageons vivement :

  • La première suggestion : c’est évidemment de poursuivre tout le travail d’information et de prévention qui est déjà réalisé mais qui peut être complété par le relais des campagnes nationales et notamment du Haut Conseil à l’Egalité Femmes-Hommes par exemple mais aussi par la tenue d’initiatives publiques lors du 25 novembre (qui n’a pas eu lieu cette année malheureusement) et l’organisation de rencontres sur le thème des violences faites aux femmes au travail à destination de l’ensemble du personnel.
  • La seconde suggestion : c’est d’intégrer dans le programme de formation prévu la formation des services sociaux, médicaux et RH, en faisant appel par exemple au Centre  d’Information  sur  les  Droits  des  Femmes  et  des  Familles  (CIDFF)  des  Hauts-de-Seine pour  former sur  les violences faites aux femmes.
  • Enfin : si nous savons combien la prévention de ces discriminations est essentielle, nous savons également qu’il est crucial de répondre avec efficacité à celles qui ont cours présentement. Aussi, pour accueillir, écouter et orienter les victimes cela peut passer par la mise en place d’une cellule d’écoute, dotée de moyens, avec une référente formée sur le sujet, de sorte que les victimes qui souhaitent dénoncer leurs agresseurs sachent à qui en parler, qu’elles aient un interlocuteur identifié et qui saura les mettre en confiance, recueillir leurs paroles, les accompagner tout au long de la procédure.

Au-delà de ces suggestions, je me permets de réitérer deux propositions de notre groupe pour élargir l’action de notre département en faveur de la lutte contre les violences faites aux femmes.

  • D’augmenter le budget des associations qui œuvrent sur cette question car leur travail de terrain est particulièrement remarquable, efficace et sérieux. Nous regrettons d’ailleurs vivement que notre amendement au budget 2018 qui allait dans ce sens n’ait pas été retenu par la majorité.
  • La mise en place, au sein de notre office départemental d’un dispositif de logements en urgence, ou d’autres dispositions sous la forme qu’il souhaite, pour que les femmes puissent être mises à l’abri rapidement, voire changent de communes pour échapper aux violences.

Notre groupe donnera acte à ce rapport et restera très attentif à cette question majeure pour l’évolution de notre société.

Je vous remercie.