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Vers de nouvelles libertés professionnelles, pour en finir avec le chômage des jeunes diplômés.

Avec 42% d'une classe d'âge dotée d'un diplôme de niveau licence, notre génération connaît le niveau de qualification le plus élevé de l'Histoire. C'est le symbole d'une jeunesse créative, qui contrairement à toutes les idées reçues a envie de réussir, de travailler, de contribuer au développement du pays. Pourtant nous faisons face aujourd'hui à un formidable gaspillage de nos savoir-faire. Preuve en est, selon le dernier rapport de l'Association pour l'Emploi des Cadres (APEC), un an après la fin de leurs cursus, 38 % des jeunes titulaires d'un diplôme de niveau « bac +5 » sont aujourd'hui sans emploi. C'est un recul de dix points en cinq ans.

Au-delà, ce sont nos conditions d'emplois qui connaissent de sévères retours en arrière. C'est d'abord une baisse générale de 308 € du salaire médian mensuel des jeunes diplômés. Ces reculs se ressentent aussi sur les types de contrats signés avec 59% de CDI en 2015 contre 50% en 2014. Par ailleurs, les inégalités sont gigantesques, selon le type d'établissement d'origine : les étudiants issus des écoles de commerce ayant trouvé un emploi sont 70 % à l'avoir obtenu en CDI, contre 45 % pour ceux issus des universités.

Ces chiffres sont la conséquence directe des dernières réformes cumulées de l'Enseignement Supérieur et de l'emploi, découlant de la volonté du patronat d'en finir avec les protections que garantissaient les diplômes et d'aller vers un système où les travailleurs ne seraient plus rémunérés en fonction de leur poste et de leurs qualifications mais en fonction d'une mission précise à accomplir (d'où la prééminence des contrats courts) ou d'une performance (ce qui explique l'émergence de l'auto-entreprenariat et de "l'ubérisation"). Ces dispositifs enferment les envies de liberté et de création de la jeunesse dans des écueils individualistes et dans la précarité (90% des auto-entrepreneurs gagnent moins que le SMIC).

Il est grand temps d'en finir avec ces logiques qui empêchent le développement du pays et bloquent les talents de notre génération. Il faut sortir des tabous libéraux et révolutionner le rapport au travail et aux qualifications. Nous proposons de cadrer l'insertion professionnelle, en prolongement d'un cadrage budgétaire des diplômes. C'est à dire que nous proposons l'inscription de tous les diplômes dans une convention collective nationale interprofessionnelle renouvelée. Ceci, avec des droits attachés à la personne, offrant la sécurité de l'emploi, des droits professionnels nets ainsi que des grilles salariales justes, permettant au passage une réelle égalité salariale femmes-hommes.

Le sens du cadrage de l'insertion, c'est de rendre aux salariés la maîtrise de leur mobilité professionnelle, la maîtrise de leur outil de travail, et de les arracher au capital. C'est priver le patronat de ce qui fait sa toute-puissance, c'est à dire la possibilité de constituer à tout moment une armée de réserve diplômée, prête à tout pour avoir la chance de travailler. Là où le gouvernement patine dans la stagnation, les nouvelles libertés professionnelles que nous proposons permettront de libérer des forces immenses en faveur du progrès social, économique et scientifique du pays.

Matthieu Bauhain

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Vers de nouvelles libertés professionnelles, pour en finir avec le chômage des jeunes diplômés.

le 03 January 2016

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