Section PCF 92000 de Nanterre

Passeur de mémoire, engagé dans les combats contre les discriminations et toutes les formes de racisme et d’antisémitisme, Lucien Ducastel avait à cœur de transmettre aux jeunes générations et de participer à la mémoire collective. L’expérience d’Auschwitz lui fera prendre une part très active pour la création de la FNDIRP (fédération nationale des déportés et internés, résistants et patriotes) et de l’amicale d’Auschwitz. Avec d’autres, il organisera la première rencontre des 45 000 (pour les hommes) et des 31000 (pour les femmes) pour faire sortir de l’oubli ces deux convois spécifiques et pour leur donner leur juste place dans l’histoire de la résistance et de la déportation.

Puis ne se satisfaisant plus d’une organisation ponctuelle de rencontres entre les déportés et les familles des déportés, il est à l’origine de la création, en 1996, de l’association « Mémoire Vive » des convois des 45000 et des 31 000 d’Auschwitz-Birkenau (convoi d’hommes des 45000 du 6 juillet 1942 et convoi de femmes des 31000 du 24 janvier 1943). Les initiateurs souhaitent donner une juste place à ces 2 convois spécifiques en tant que convois d’otages politiques déportés à Auschwitz, témoins directes des génocides des juifs et des tziganes. Lucien en sera le premier président. En décembre 2000, il souhaite quitter la présidence pour pouvoir se consacrer essentiellement aux rencontres scolaires. Il a rencontré de nombreux élèves de collèges et de lycées en Normandie, à Nanterre mais aussi partout en France à la demande d’enseignants ou des familles des déportés.

L’assemblée générale constitutive de Mémoire Vive s’est tenue à Nanterre le 30 mars 1996. Dans son introduction, Lucien rappelle que certains éléments de l’époque appelaient à la vigilance, certains éléments qui sont toujours d’actualité comme : le 50^e anniversaire de « l’arrêt des combats en Europe » se substituant au 50^e anniversaire de la victoire sur le nazisme ; les soldats soviétiques et allemands à Stalingrad placés sur le même plan ; la journée unique de commémoration des conflits , la mansuétude pendant 50 ans à l’égard des collaborateurs et criminels de guerre ; les explications et justifications de Le Pen à propos des crimes commis à Oradour par la division Das Reich ; des initiatives tendant à l’amputation, voire à la disparition des camps de déportation et d’extermination ; la menace de la création d’une galerie marchande Auschwitz. L’industrie de la mort sous toutes ses formes a existé. Elle a fait éclater les coffres-forts des soutiens du nazisme.

Le but de l’association est d’honorer, en témoignant de la mémoire des disparus, dans les milieux scolaires. Il est absolument nécessaire de faire connaître l’importance de leur engagement dans les luttes politiques et résistantes depuis les années 30, de mettre en lien les éléments de la Seconde Guerre mondiale avec l’actualité, de lutter contre l’extrême droite et les discriminations. L’évocation de l’expérience des anciens déportés, dans la connaissance de l’engrenage qui a conduit à ces monstruosités, est une forme de prévention contre l’intolérance, le racisme et l’exclusion.