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Le droit au logement de qualité et abordable pour tous est encore à conquérir. Intervention de Marie-Claude Garel au conseil municipal du 22 mars 2016

Rapport n° 50 : Approbation de la convention et de la charte d’utilisation du Système national d’Enregistrement pour les demandes de logement social

 

Monsieur le Maire, chers collègues,

Le rapport qui est ici proposé est un rapport technique pour permettre à notre ville de continuer à s’engager auprès des Nanterriens pour leur demande de logement social et, bien entendu, nous le voterons.

Néanmoins, il ne manque pas de m’interpeler car, malgré la volonté toujours présente de notre Municipalité de permettre à tous de pouvoir habiter au pied des tours de La Défense ,la volonté de moderniser notre Ville en s’appuyant sur l’opportunité des projets ambitieux d’aménagement, en refusant l’exclusion des populations salariés modestes, en portant une vision de la Métropole plus solidaire, la loi ALUR aura beau mutualiser, unifier, autonomiser, simplifier… et je vous passe les autres verbes louables utilisés : on ne peut que constater que cela n’augmente en rien le nombre de logements sociaux sur l’Ile-de-France reconnue comme la région où le manque de ceux-ci par rapport à la demande est le plus fort de France.

Ce n’est pas la seule région en zone tendue mais avec environ 500 000 demandeurs de logements sociaux, c’est là où c’est le plus criant.

Je rappelle que 70% de la population de la Métropole du Grand Paris est éligible au logement social sur un secteur où le prix de l’immobilier privé en accession ou en location sont loin d’être accessible à tous.

Le financement du logement social ne cesse de baisser, la participation de l’Etat se réduit comme peau de chagrin et la décision du conseil régional à majorité de droite vient de voter une délibération appelée de façon odieuse « dispositif anti-ghettos » qui supprime les aides à la construction de logements sociaux aux villes ayant déjà plus de 30%.

Le département en 2010 avait déjà supprimé les subventions aux villes avec plus de 35%. Plutôt que d’imposer ou d’aider à la construction de logements sociaux dans toutes les villes, la seule idée de Mme Pécresse et de la droite est faire baisser le nombre de logements sociaux, en privilégiant la spéculation immobilière, la hausse des loyers dans le privé et l’entre-soi sociologique dans quelques villes qui n’ont plus besoin de démontrer leurs égoïsmes locaux.

Leur lecture de la loi SRU des 25% de logements sociaux n’est plus un plancher mais devient sur de telles conceptions un plafond. C’est pour cela que depuis 20 ans le pourcentage de logements sociaux ne cesse de baisser dans le département des Hauts de Seine.

Leur notion de mixité sociale ne s’applique que dans les villes où il y a des logements sociaux ; pour mémoire, les Hauts de seine c’est 22 villes sur 36 en dessous des normes SRU, dans notre territoire Paris Ouest La Défense, c’est 8 villes sur 11 dans cette situation.

Le droit au logement est de plus en plus menacé car ne comptons pas sur les villes qui ont toujours trouvé mille prétextes pour ne pas remplir leurs obligations pour changer maintenant : elles n’en ont pas la volonté politique. Quant aux villes qui ont fait le choix et qui continuent de le faire, de porter une ville de la mixité et du vivre ensemble où chacun a sa place, où les jeunes ne sont pas dans l’obligation de partir loin ou de rester chez leurs parents, alors celles-ci ne peuvent plus construire.

Actuellement, dans de trop nombreuses bouches, le concept de mixité sociale veut uniquement dire moins de logements sociaux alors que le logement social, habitation à loyer modéré, devrait redevenir le logement pour toutes et tous les salariés, (en activité ou non), l’outil du droit au logement, bien bafoué, pour les plus modestes, dans notre pays et, en particulier, dans notre région.

Des logements sociaux, il faut en construire dans toutes les villes sur la base de beaux projets équilibrés comme nous les portons à Nanterre, ainsi que les définissent pour la qualité de construction la charte que nous avons votée précédemment.

C’est faisable, il en faut juste la volonté politique à tous les niveaux : que ce soit l’Etat, les régions, les départements, ou les communes.

 Le droit au logement de qualité et abordable pour tous est encore à conquérir.

Marie-Claude Garel, groupe CIC

 

 

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le 04 April 2016

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