Section PCF 92000 de Nanterre

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Les violences contre les femmes, ça suffit. 1

le 29 November 2016

Les violences contre les femmes, ça suffit. 1

Laureen Genthon, conseillère départementale, introduit l'après-midi de discussion : "les femmes prennent la parole " à la salle Voltaire le samedi 26 novembre 2016

A l’occasion de la Journée Internationale pour l’élimination des violences envers les femmes, il nous a semblé important qu’à Nanterre, les femmes, les associations, les élu.e.s se rencontrent et discutent de ce sujet. En parler c’est déjà un premier pas pour trouver ensemble des solutions, pour que collectivement on réussisse à mettre un terme à ces situations de violences.

L’objectif de cet événement c’est de donner la parole aux femmes car le silence est mortifère, il est le premier obstacle à lever. Il est indispensable donc de parler, de se confier, de mettre les mots sur les violences ! Ce n’est évidemment pas facile mais c’est indispensable.

Ces situations de violences sont malheureusement encore très fréquentes.

Je vous donne quelques chiffres, à titre indicatif, car malheureusement la réalité des violences est bien plus importante.   

D’abord une information sur le plan mondial :

  • les violences masculines, dans le cadre du mariage, sont la première cause de mortalité des femmes entre 18 et 44 ans, avant le cancer ou les accidents de la route.

Ensuite en France :

  • en 2015, 216.000 femmes ont été victimes de violences conjugales soit 1 femme sur 5.
  • 1 femme meurt tous les 2.5 jours sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint.
  • 90% des viols déclarés sont classés sans suite ! Et on sait qu’une part importante des viols restent dans le silence et ne sont pas dénoncés.

Enfin, à Nanterre :

  • 131 plaintes pour violences conjugales ont été déposées au commissariat entre janvier et juillet 2016.
  • Sur 230 Nanterriennes reçues par l’assistante sociale de l’ADAVIP92 au sein du commissariat, 64% des situations concernaient des problématiques de violences conjugales par conjoint / ex-conjoint, de nature physique ou sexuelle.

Ces chiffres ne font pas état des violences psychologiques qui sont quasi quotidiennes.

Les violences concernent beaucoup de femmes et elles touchent aussi de fait les enfants. Quant à la maison, Papa parle mal à Maman c’est une violence aussi envers les enfants. Quand Papa frappe Maman c’est une violence aussi envers les enfants. Trop souvent, les femmes qui sont dans ces situations de violences conjugales, ne veulent pas quitter le conjoint violent pour les enfants. On l’a déjà entendu : « Je reste pour les enfants ». Mais en réalité, ce qu’il faut c’est « PARTIR pour les enfants ». Mettre en sécurité les enfants, cela passe par dénoncer les violences. Mais évidemment, ce n’est pas facile de partir. C’est plus facile à dire qu’à faire ! 

En effet, aujourd’hui, le parcours pour sortir des violences est semé d’embûches. Que ce soit pour dénoncer les violences, dans les commissariats pour porter plainte, que ce soit pour trouver un logement qui ne soit pas connu du mari violent, que ce soit pour assumer seule les coûts financiers d’un tel choix. La question de l’autonomie financière est cruciale : on sait que ce sont les femmes qui sont concentrées dans les métiers peu reconnus et peu rémunérateurs ou encore ce sont elles majoritairement qui occupent les temps partiels et ont donc des petits salaires, qui ne leur permettent pas de s’en sortir toute seule.

C’est pourquoi, il faut venir en aide à ces femmes courageuses, les aider dans leurs démarches, lever avec elles tous les obstacles qui existent et permettre qu’elles trouvent enfin la sérénité, la liberté et qu’elles retrouvent une vie sans violences.

C’est le travail de nombreuses associations mais c’est aussi la responsabilité de l’Etat, des collectivités, etc. La société doit être du côté de ces femmes et non du côté des agresseurs.

Pour faire reculer les violences, nous avons besoin de moyens dans l’éducation, la formation, la santé, la prévention mais aussi dans la justice.

Pour combattre efficacement les violences, le Parti Communiste Français propose des mesures concrètes de grande ampleur :

  • Ministère de plein droit des droits des femmes avec une multiplication par 10 des moyens dédiés,
  • Extension de l'ordonnance de protection pour toutes les victimes,
  • Obtention d'un titre de séjour pour toutes les femmes étrangères victimes de violences,
  • Renforcement des hébergements et des logements pérennes,
  • Mise en place d'observatoires départementaux des violences faites aux femmes

Enfin, je terminerai en disant que la vie sans violences existe, que sortir de la spirale infernale des violences c’est possible, que reconstruire une vie sereine avec ses enfants c’est possible.

Je crois que les violences peuvent reculer, je veux y mettre un terme et je crois qu’ensemble on peut le faire !

« La violence à l’égard des femmes est si répandue que chacun d’entre nous peut faire quelque chose pour la combattre. Nous devons unir nos forces pour faire disparaitre ce fléau, promouvoir une égalité pleine et entière entre les sexes et édifier un monde dans lequel les femmes et les filles seront en sécurité, comme chacune d’entre elles le mérite et pour le bien de l’humanité toute entière. »

Message du 25 novembre 2015 de M. Ban Ki-Moon, Secrétaire général de l'ONU