Section PCF 92000 de Nanterre

Effaré par les bêtises qui circulent sur l'actualité en cours en Corse.
Notamment certaines palabres inadmissibles, limites ethnicisantes, à propos d'une soit disant "culture de la violence", dans une île dont les habitants seraient apparemment tous sanguinaires et complètement cons; je cite un certain responsable politique : "on peut assassiner dans la nuit un préfet désarmé en lui tirant dans le dos et passer pour un héros pour ce genre d’exploit. On peut aussi tuer au milieu de soixante personnes qui affirment n’avoir rien vu". Non mais franchement quoi...

Qui pense sérieusement qu'on combattra le racisme en stigmatisant la population de toute une région et en faisant porter la responsabilité des actes d'une poignée d'individus sur 300 000 habitants ? Cessons les amalgames et les analyses de comptoirs. Columba et Mateo Falcone sont des belles histoires, mais ça reste des mythes, pas la peine de s'en saisir pour caricaturer la réalité. Il faut saisir les vrais enjeux du problème.

Même si je ne partage pas toujours ses propos, je reprendrai l'analyse très juste de la sociologue Marie Peretti-Ndiaye :
"Il n'y a pas de racisme spécifique des Corses. Cette hypothèse, soulevée à la suite du saccage d'une salle de prière dans le quartier des Jardins de l'Empereur à Ajaccio, occulte les vraies questions. [...] Des inégalités fortes prospèrent sur l’île, en raison du tourisme très développé, qui oppose une main d’œuvre peu payée à des clients au portefeuille bien garni. En Corse, des gens extrêmement riches côtoient des gens extrêmement pauvres. Cela est favorable au racisme, car le racisme donne un sens aux inégalités [...] Accuser de racistes les Corses, sans voir les facteurs socio-économiques qui mènent à ces violences racistes est aller trop vite en besogne et se priver d’une compréhension réelle du problème. "