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Mathieu Bauhain, secrétaire de l'UEC, s'exprime sur la loi El Khomri

 

En quoi les étudiants sont-ils concernés par la loi El Khomri ?

Un million d’étudiants sont actuellement salariés en plus de leurs études, en temps partiel pour la quasi-totalité des cas. Alors, quand cette loi ambitionne de moins bien rémunérer les heures complémentaires des temps partiels, nous sommes les premiers concernés. Et je ne parle même pas du fait qu’avec ce texte, les contrats de professionnalisation, aujourd’hui indispensables dans le parcours de milliers de jeunes, ne seront plus qualifiants. Cela va à rebours des progrès éducatifs en cours depuis un siècle. Et si on évoque les mesures qui nous concerneront après les études, l’élargissement du forfait jour est emblématique. C’est la matérialisation concrète de l’adage « travailler plus pour gagner moins ». Sachant que 40 % des étudiants seront cadres, nous sommes concernés au premier chef.
 

Où en est le mouvement dans les universités ?
 

Depuis un mois, nous avons organisé des assemblées générales (AG) dans plus de 70 établissements, allant de l’IUT de Chimie de Grenoble à l’École des Ponts et Chaussées. Cette diversité démontre à quel point le mouvement est en capacité d’être majoritaire. Nous permettons à des milliers de jeunes de s’exprimer. C’est cette étudiante stagiaire, qui ne peut pas vivre correctement car elle est payée 3,60 € de l’heure, c’est ce jeune « bac +5 » qui a dû refaire un master puisque faute « d’expérience » (à 23 ans !), il n’a pas pu trouver d’emploi. Il y a là l’expression d’une véritable aspiration à mieux travailler, et le slogan « on vaut mieux que ça » en est représentatif. En effet, nous voulons innover, nous avons des idées, des diplômes, mais quand on constate qu’il y a 40 % de jeunes diplômés au chômage, qu’on est un sur deux à ne pas travailler dans la branche à laquelle on se destinait, on se dit que quelque part on nous empêche de travailler correctement. Cette colère va donc au-delà de la loi travail, elle est largement partagée et c’est pour ça que nous arrivons à faire de chaque manif une démonstration de force.
 

Quel est l’apport de l’UEC dans cette bataille ?
 

Manuel Valls a décidé de retirer ses œillères et d’ouvrir le dialogue avec les jeunes. C’est la preuve que notre mobilisation est en train de renverser le rapport de force. En tant que première force politique étudiante, notre rôle est d’emmener le mouvement à la victoire, et c’est en étant majoritaire qu’on y arrivera. A travers l’organisation, de formations, de conférences, d’AG de cités-U ou d’UFR, qui sont plus aptes à permettre la prise de parole de chacun, nous voulons aller à la rencontre de l’ensemble des étudiants, y compris ceux qui ne se sont pas encore mobilisés. Enfin, et au-delà du retrait non négociable de la loi, nous voulons consolider le mouvement avec des propositions concrètes. A Sciences Po, l’AG s’est exprimée en faveur d’un salaire étudiant ; à Rennes, ils ont été 1 200 à demander la mise en place des 32 heures par semaine ; à Tolbiac, ils ont été 800 à s’exprimer en faveur d’une reconnaissance des diplômes dans les conventions collectives. Ces trois propositions constituent un socle revendicatif que nous voulons porter jusqu’à la victoire.

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le 12 April 2016

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