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Rencontre avec les communistes portugais

Rencontre débat avec les communistes portugais et le député européen Miguel Viegas élu au parlement européen depuis 2014, le dimanche 10 avril 2016 à la section du PCF

Cette année, le Parti communiste portugais fête sa création, il y a 95 ans et commémore également le vote de la constitution le 2 avril 1976. La nouvelle constitution regroupe les aspirations du peuple portugais à la base de la révolution des œillets, en 1974. Elle a été mutilée très vite avec la contre-révolution, mais elle garde encore beaucoup d’éléments positifs. Les grands objectifs sur la décolonisation, sur le monopole privé qui empêchait le développement social et sur la participation démocratique des peuples avaient été fixés dès avril 1964 par Alvaro Cunhal. Tout de suite après la révolution des oeillets a été mise en place une assemblée constitutionnelle pour écrire la nouvelle constitution. De nombreux aspects sont toujours très actuels surtout concernant la partie économique : subordination du pouvoir économique vis-à-vis du pouvoir politique, l’état doit avoir le contrôle du pouvoir économique, l’état doit avoir une présence dominante dans les secteurs fondamentaux ; relations avec les autres pays dans le respect de chaque état, en créant des conditions pour que les gens puissent participer aux grandes décisions politiques ; développement des droits au niveau des syndicats, des quartiers. Les attaques contre la constitution tournent autour de la perte de souveraineté, de l’Europe néo-libérale, militariste et de la destruction de la partie économique pour empêcher le changement. L’irréversibilité a été effacée. Chaque régression a été imposée par l’Europe. La loi nationale est maintenant subordonnée à la loi européenne, il a fallu un vote pour changer la constitution.

L’action de Miguel en tant que député européen porte sur le contrôle du secteur bancaire. Toutes ces années d’intégration dans l’Union européenne ont été très mauvaises, c’est ce qu’avait prévu le Parti communiste portugais. Aujourd’hui, le Portugal est en situation de totale dépendance par rapport à l’extérieur, il importe tout ce qu’il consomme. Ont été développés le secteur immobilier et le tourisme ce qui a créé la bulle immobilière avec la crise au bout. Pour Miguel, trois conditions sont absolument indispensables pour sortir de la crise : libérer le Portugal des conditions imposées par l’union européenne, renégocier la dette qui a été créée pour sauver le secteur financier et le contrôle du secteur financier.

Aujourd’hui, de nouvelles corrélations sont favorables aux forces de gauche. Le gouvernement actuel au Portugal est un gouvernement du parti socialiste qui a voté toutes les mauvaises lois de l’Europe mais actuellement pour avoir la majorité au parlement, il a besoin des voix du PCP. Un accord avec le parti socialiste a été passé portant sur des faits précis : revenir aux 35 heures élargies au privé, augmentation des pensions de retraite, défense des services publics. Des choses ont été réussies comme virer la droite, éliminer les coupes économiques de la troïka, les salaires sont revalorisés par étapes. Cependant, il faut rester prudent. Les impositions de l’Union européenne sont de plus en plus dures. Le parti socialiste est face à ces contradictions car il promet mais il sait qu’il ne peut pas tenir. Le système financier est au cœur de la crise actuelle de 2008. Pour les banques « too big to fail », les laisser en faillite aurait été une catastrophe. C’est par le biais des privatisations qu’ont été créées les banques énormes, donc il faut avoir un contrôle public dessus. Or, actuellement c’est la BCE qui contrôle les banques. La crise de 2008 a coûté de 14 à 15 % du PIB européen utilisé pour sauver les banques. L’UE veut retirer aux états nationaux le contrôle du système financier.

Il faut mobiliser, discuter, réunir. Le week-end Miguel est présent sur le terrain. Il faut réapprocher les décisions des pays nationaux. Plus on pousse les centres de décision loin, plus la démotivation grandit. D’où l’importance du parti communiste. Les communistes portugais portent l’orgueil du parti qui a traversé les dictatures, qui a joué un rôle important pour la révolution d’avril 1974, qui a eu un rôle indispensable d’explication et qui est peut-être encore plus important en ce moment avec la crise et le Panama papers. Nous nous devons d’être dignes pour ceux qui ont créé ce parti. L’opinion du PCP compte actuellement. Dans les communes les plus petites, il y a un comité du parti. Le travail institutionnel est important mais l’organisation encore plus importante. Il est important de mobiliser au niveau national (1% seulement des gens vivent en dehors de leur pays), la force est dans la rue. La réponse c’est maintenir la lutte. 20 000 professeurs licenciés pendant la Troïka. La lutte de masse, c’est la résolution des problèmes.

Le parlement européen n’est pas une structure démocratique au service des peuples. Il y a 52 députés du PGE sur 752. Le temps de parole est de 1 min. Les députés ont du mal à avoir accès aux traités internationaux, ils ont seulement pu consulter le TIP dans une pièce sans téléphone et sans photocopieuse. Le commissaire européen qui traite des banques a travaillé dans les lobbys bancaires même chose pour celui de l’énergie. La commission européenne est là pour étouffer les luttes. Il y a une émergence de classe de fonctionnaires formatés sur l’idéologie libérale qui prennent un pouvoir énorme.

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Rencontre avec les communistes portugais

le 24 mai 2016

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